Lundi, les Féréopontains ont débuté le déconfinement les pieds dans l’eau. En fin de week-end dernier, ils ont été nombreux à avoir à faire face aux inondations. De fortes pluies se sont abattues sur notre commune. L’eau a envahi des sous-sols et des rez-de-chaussée d’habitation dans de nombreuses rues.
Depuis
les inondations catastrophiques de 2016, tout le monde réclame que des
dispositions soient prises sur la commune. Si les excès de pluviosité ne
peuvent être régulés au niveau local, leurs conséquences pourraient être
amorties avec une réelle prise en main des décideurs. Mais hélas, aucune
réponse depuis 4 ans, ou tellement anodines et absolument pas à la hauteur
des besoins.
De
telles catastrophes résultent toujours de la convergence de plusieurs
phénomènes : de fortes pluies s’abattent alors que les sols étaient gorgés
et les nappes phréatiques déjà hautes. Du fait de leur manque d’entretien, les
canalisations ont été incapables d’assurer un débit suffisant pour évacuer
toute cette eau. Or, ces canalisations d’eaux pluviales doivent être
entretenues régulièrement, tout comme les ruisseaux et cours d’eau,
débarrassées des embâcles qui les colmatent.
Un millefeuille à orchestrer
Les
responsabilités sont diluées au sein de plusieurs structures
intercommunales : des syndicats spécialisés, notamment le Syndicat mixte
des bassins versants de la rivière École, du ru de la Mare-aux-Évées et de
leurs Affluents (SEMEA) pour l’axe Auxonnettes-Moulignon-Jonville,
l’agglomération melunaise pour la gestion notamment des canalisations… Il y a
également l’obligation de mettre en œuvre et de gérer une multitude d’outils
qui se recoupent, comme la récente Gestion des milieux aquatiques et prévention
des inondations (GEMAPI), le plan local d’urbanisme, le contrat
d’assainissement. Face à ce millefeuille, la tendance est de se renvoyer les
responsabilités plutôt que d’essayer de les traiter collectivement.
Mais
force est de constater que la commune a pâti du manque d’investissement en
maintenance de notre municipalité. Le défaut d’entretien des voiries de
surface, que chacun a pu constater, est symptomatique d’un même défaut
d’entretien des canalisations enterrées !
Pour autant une telle
situation est-elle inexorable ?
C’est bien
de la responsabilité du maire de coordonner l’ensemble des acteurs compétents
sur le sujet et d’assurer la cohésion nécessaire pour engager les actions
retenues, qu’elles soient immédiates ou à plus ou moins long terme.
De
plus, chacun voit aujourd’hui que les programmes de construction s’accélèrent.
Cela augmente la quantité d’eau de pluie dans les canalisations en aval.
L’urbanisation est patente. Et l’absence de création d’espace de rétention des
eaux, de rétablissement des couloirs naturels d’évacuation des eaux, est
malheureusement tout aussi flagrante.
Nous aurons
à l’avenir à faire face de plus en plus souvent à des événements climatiques
d’ampleur. Les élus, à tous les échelons, doivent donc s’inscrire dans une
démarche cohérente, efficace et respectueuse de l’environnement.
Mais on est loin de tout cela à Saint-Fargeau-Ponthierry.
La municipalité, mobilisée essentiellement par l’aboutissement et la
multiplicité des programmes de constructions, semble bien noyée par cette
question.