Démolition de la mairie : l’âme de la ville disparaît
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L’image de la destruction de la mairie est marquante, choquante pour les habitants.
C’est la fin d’une époque, la mise à bas d’un patrimoine cher à tous les Féréopontains.
Un symbole de ce qui faisait l’âme et l’histoire de la ville disparaît. Services de proximité, convivialité, contacts humains, vivre ensemble, autant d’idées qui s’évaporent dans les gravats.
Depuis des semaines, les Féréopontains disent leur tristesse, leur émotion et leur colère devant la démolition du bâtiment emblématique de la ville. C’était aussi le cas mercredi soir lors d’un rassemblement citoyen symbolique.
« Dur à voir », « honteux », « lamentable », « choquant », peut-on entendre dans les rues de la commune.
« Inadmissible », « Notre mairie part en morceaux… comme la commune toute entière », peut-on lire dans les écrits des habitants.
Pour beaucoup, c’est un pan de leur histoire qui se retrouve en poussière.
« Ce n’est pas seulement le bâtiment qui va tomber, ce sont nos racines ».
« Pour moi dont la première vision de Saint-Fargeau-Ponthierry fut la mairie quand mon père nous fit débarquer ici en 1972 », raconte ce quinquagénaire. « Ces images sont un vrai choc. C’est à cause ou grâce à ce bâtiment que nous sommes Féréopontains depuis 46 ans. Mais là, les mots me manquent ».
« Qu’est devenu le Ponthierry de ma jeunesse », s’interroge cette autre Féréopontaine. « La volonté du maire est d’effacer tout notre passé. C’est désolant ».
Beaucoup de nos concitoyens s’interrogent déjà sur le devenir de ce lieu, sur ce qui poussera sur ces gravats.
« Quelle froideur aura ce quartier sans âme ? Quelle tristesse ! »
« Je ne vois pas en quoi le bâtiment de l’ancienne mairie gênait là où il se trouvait. Au contraire, les immeubles auraient été cachés derrière. Cela aurait été plus joli. Elle aurait pu être réhabilitée. »
Les futurs immeubles vont « gâcher le charme de Ponthierry ».
« Nous avons une petite maison dans la rue derrière », dit ce couple de retraités. « On est dévasté car ce projet n’apparaissait pas au PLU de 2014. »
Nombreux sont ceux qui disent leur « effroi », leur « stupeur », leur « désolation ».
« La ville qu’on aimait va devenir un centre urbain déshumanisé. »
Quant au patrimoine, des interrogations émergent. « Qu’est devenu le matériel artisanal » stocké dans les bâtiments annexes de l’ancienne mairie, qui étaient la maison Bailly, du nom de l’ancien forgeron de la commune ? « Ce matériel devait être préservé. Les promesses faites à la famille Bailly ont-elles été respectées ? »
Jeudi soir, comme un dernier sursaut, le fronton du bâtiment principal, que le maire a promis de conserver, faisait encore de la résistance. Fracturé en plusieurs points, sa préservation semblait compromise.