Lettre ouverte aux élus de Saint-Fargeau-Ponthierry
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C’est un poème d’Antoine Stamatakis que nous vous proposons cette semaine pour ce nouvel hebdo de RPA. Une ode au patrimoine sacrifié de notre commune.
Dans ma moustache blanche, une larme a coulé
Puisque c’en est fini ! Notre vieille Mairie
Symbole de nos villages depuis ces temps passés,
Est ce jour, humiliée, démantelée, meurtrie.
Pourquoi l’avoir tuée, et vouée aux déblais ?
Pour bâtir à sa place et occuper les lieux
Quoique neufs et flambants, quelques immeubles laids,
Comme ceux qui se fanent dans toutes les banlieues ?
Je me souviens des larmes qui embuaient jadis
Le regard consterné de nos Thierrypontains,
Devant la mise à mort de ce bel édifice
Qu’était pour notre ville, la maison Madelin.
Et la maison Bailly, donnée en héritage,
Qu’un jour notre conseil à l’unanimité
A voté, acceptant que tout son outillage,
Serait mis en valeur ou sinon préservé.
Et le stade d’honneur, le parking, le gymnase
Sacrifiés eux aussi, pour que le bâtisseur
Puisse un jour s’en vanter, le montrer, en extase
Devant l’œuvre accomplie, qui lui tenait à cœur ?
Dès lors, élus de l’actuelle majorité
Etes-vous satisfaits, heureux de la mutilation,
Du crime de lèse-ville ? Serez-vous bras croisés
Ou protesterez-vous de cette conclusion ?
Il était une ville, composée de villages
Qui vit, aujourd’hui, un véritable drame
Ville défigurée, humiliée par l’outrage…
Une ville mutilée qui a perdu son âme.
Antoine Stamatakis, 28 novembre 2018.