Antoine Stamatakis nous a quitté

Antoine Stamatakis, figure majeure de Saint-Fargeau-Ponthierry, vient de disparaître. Il est mort samedi dans sa 93e année. Ecrivain, poète, humaniste, historien, la ville perd l’une de ses plus grandes voix.

Ancien élu municipal, Antoine avait eu à cœur de développer les concours de poésie dans les écoles de la ville. Il a mis en place les animations pour les séniors, en créant notamment une chorale et en organisant des voyages à leur intention.

Poète d’un grand humanisme, il a contribué également à mettre en lumière l’histoire de notre commune.

Ces derniers mois, il a accompagné avec dévouement son épouse, partie peu de temps avant lui.

Il était également l’un des compagnons de route de notre association.

RPA s’associe à la peine de sa famille.

Les obsèques d’Antoine auront lieu mercredi 17 novembre 2021, à 10h30, au cimetière de Ponthierry.

Lettre ouverte aux élus de Saint-Fargeau-Ponthierry

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C’est un poème d’Antoine Stamatakis que nous vous proposons cette semaine pour ce nouvel hebdo de RPA. Une ode au patrimoine sacrifié de notre commune.

 

Dans ma moustache blanche, une larme a coulé

Puisque c’en est fini ! Notre vieille Mairie

Symbole de nos villages depuis ces temps passés,

Est ce jour, humiliée, démantelée, meurtrie.

                                                                                                                                                                          

Pourquoi l’avoir tuée, et vouée aux déblais ?

Pour bâtir à sa place et occuper les lieux

Quoique neufs et flambants, quelques immeubles laids,

Comme ceux qui se fanent dans toutes les banlieues ?

 

Je me souviens des larmes qui embuaient jadis

Le regard consterné de nos Thierrypontains,

Devant la mise à mort de ce bel édifice

Qu’était pour notre ville, la maison Madelin.

 

Et la maison Bailly, donnée en héritage,

Qu’un jour notre conseil à l’unanimité

A voté, acceptant que tout son outillage,

Serait mis en valeur ou sinon préservé.

 

Et le stade d’honneur, le parking, le gymnase

Sacrifiés eux aussi, pour que le bâtisseur

Puisse un jour s’en vanter, le montrer, en extase

Devant l’œuvre accomplie, qui lui tenait à cœur ?

 

Dès lors, élus de l’actuelle majorité

Etes-vous satisfaits, heureux de la mutilation,

Du crime de lèse-ville ? Serez-vous bras croisés

Ou protesterez-vous de cette conclusion ?

 

Il était une ville, composée de villages

Qui vit, aujourd’hui, un véritable drame

Ville défigurée, humiliée par l’outrage…

Une ville mutilée qui a perdu son âme.

 

Antoine Stamatakis, 28 novembre 2018.