Il était un lavoir…

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En cette mi-août, nous vous offrons un poème, savamment composé par un Féréopontain. Une ode au lavoir de Tilly bien peu entretenu…

 

Dans un hameau tranquille, issu des temps passés
Survivait un lavoir, bordé de frondaisons,
Où coulait une source sur ses pierres lustrées.
Un lavoir circulaire, unique en sa région.
 

© RPA

Sur leurs genoux usés par le rude labeur
Je les revois encore, ces braves lavandières
Insensibles aux frimas, et aux grosses chaleurs,
Brossant de leurs poings nus, sur les tables de pierre.
 
L’autre jour, en passant, j’ai voulu le revoir,
L’admirer à nouveau, évoquer son passé
Quand les gens du pays, conscients de leur devoir
Venaient l’entretenir par respect des aînés.
 

© RPA

Mais je n’ai pu le voir, ou même l’approcher…
Abandonné de tous, méprisé des édiles
Il croupit sous les herbes. Et sa source bouchée
Se répand en dehors de son lit, indocile.
 
Qu’en pensez-vous amis, vous qui avez œuvré
Pour prolonger la vie de cet humble vestige
Témoin de la vie simple de nos pauvres ainés ?
Allez-vous à jamais, en perdre le prestige ?
 
Il était un lavoir de forme circulaire
Nourri par une source, dans un joli hameau.
Il était un lavoir, œuvre de nos grands-pères,
Qui aujourd’hui se meurt, et perd toutes ses eaux.

 

Antoine Stamatakis, 26 juillet 2018

4 commentaires

  • Superbe, quel talent Antoine.
    Et,
    Merci a vous d’avoir immortalisé cet mots tellement tendres et touchants.

  • Quelle jolie ode pour dire tant de vérités

  • J ai reconnu cette plume dès les premiers mots.
    Et ce lavoir qui fut si souvent la destination des balades dominicales de mes enfants.
    Quel dommage…

  • Là c’est mon Papa qui a écrit ce poème
    Parce que lui tout en écrivant la poésie
    Il dit ce qu’il faut dire aux chefs de la mairie
    Quant à moi avec mes mots je lui dit je t’aime